Arbres du Maghreb et du Proche-Orient dans nos rues, nos parcs… et nos mots

Le 2 décembre 2024, le Planétarium de Dijon accueillait la Maison de la Méditerranée pour une causerie de Luc Thiébaut, dans le cadre du Festival « Les Nuits d’Orient et d’Ailleurs ».

Devant une cinquantaine de personnes, Luc a montré, au sujet des arbres, les ponts qui existent au dessus de la Méditerranée entre le Maghreb, le Proche-Orient et la France. Voici quelques exemples.

Les oranges portent en Algérie des noms qui nous font voyager, avec le Portugal, jusqu’en Chine.  Orangina est né à Boufarik. Les clémentines furent inventées par le frère Clément, près d’Oran ; les « Maltaises de Tunisie » n’ont de maltaise que l’origine de la princesse qui les inspira ; la « Bergamote » est la « poire du Bey ».

Les appellations des grenades (« punique » ou « romaine ») font faire le tour de la Méditerranée et se prolongent dans celles des « narguilés » et des « oranges ».

Chateaubriand nous rappelle que « nous devons la pêche à la Perse, la prune à la Syrie, la châtaigne à Castane, … ». En Algérie on nomme la châtaigne « gland des Français ».

Madame Bovary petit-déjeunait avec le « Racahout des Arabes ». Cet ancêtre des « Corn Flakes » comportait des glands doux, évoqués dans l’œuvre de Fadhma Amrouche.

Le noyer, outre ses cerneaux pour les pâtisseries constantinoises, donne leur éclat « carmin » aux lèvres des femmes. Et noix se dit agoussin en berbère et égozin en hébreu, sans que l’appellation soit passée par l’arabe, ce qui est rare.

Cèdre se dit erz aussi bien en arabe qu’en hébreu.

Le caroubier, cet arbre majestueux du Maghreb, fournit plusieurs ingrédients à nos pharmacies … et de belles histoires dans l’Évangile, la Torah et le Coran. Les « Livres saints » donnent une place encore plus importante au figuier dont le nom arabe a donné le mot « carmel ».
Le mot « bougie » n’est apparu dans la langue française qu’au XIVe siècle. Il est tiré du nom de la ville algérienne de Béjaia (Bugaya en espagnol) qui fournissait de la cire d’abeille. La cire a remplacé avantageusement le suif dans la fabrication des chandelles qu’on a alors appelées bougies.

Une soirée très intéressante qui s’est terminée par un pot de l’amitié.