Le samedi 14 septembre, à la MJC-CS Montchapet, nous étions près de 30 personnes réunies pour entendre Martine Boutillon nous parler des voyages de Carla Serena de 1874 à 1880.
En réalité, Carla Serena a effectué un seul grand voyage, un périple, en Russie, dans l’Empire Ottoman et en Perse. Martine Boutillon s’est spécialement intéressée à la partie persane du voyage. La Perse était alors stratégiquement très importante : la Russie grignotait (déjà) des territoires, l’Empire Ottoman cherchait à conserver les siens, la Grande Bretagne voulait préserver la route vers sa colonie indienne.
Une question non résolue est de savoir si Carla Serena était une voyageuse pour elle-même ou si elle était une espionne au profit de la Grande Bretagne. Le doute est permis.
Dans son livre « Hommes et choses en Perse », Carla Serena parle beaucoup de Nasir el Din, le Shah qui régnait alors sur la Perse. C’était un despote. Par exemple, lorsqu’il se promenait, il était toujours accompagné de son « bourreau en chef » qui, avec ses assistants, faisait subir sévices et mutilations aux personnes rencontrées, selon les consignes du Shah. Le prélèvement d’argent était aussi au programme.
La discussion qui a suivi la conférence a été riche. Pour certains, Carla Serena a effectué une description de la Perse uniquement à charge, qui passe sous silence la richesse culturelle de la Perse d’alors.
Une participante a raconté l’histoire de son arrière grand-mère, enlevée (ou presque) pour être affectée au harem du fils du Shah. Le harem, au delà de ses aspects repoussants, était aussi un lieu de culture. L’arrière grand-mère, arrivée à 40 ans, a obtenu de retrouver sa liberté, elle s’est mariée, a eu un enfant et beaucoup de petits-enfants qui ont bénéficié de la partie positive de sa vie dans l’entourage du fils du Shah.
Martine, merci pour cette soirée !